mercredi 19 février 2014

Les pensées des "tap-taps" haïtiens
















































Les "Gingerbread houses" à Port au Prince









































Typiquement haïtiennes, les maisons au style gingerbread ou pain d’épice sont apparues dans le pays à la fin du 19e siècle. Exclusivement en bois, au début, puis en maçonnerie, elles sont souvent désignées sous l’appellation de maisons tarabiscotées, en raison des multiples dessins ornant notamment leur façade. Cependant, supplantées par les constructions en béton et en raison du coût élevé de leur réfection, ces maisons sont actuellement en voie de disparition.
Le gingerbread, un patrimoine architectural en péril

                                  
Construites sur de grands espaces, avec des jardins de fleurs, les maisons au style gingerbread ont surtout été adoptées par les personnes ayant une assez bonne situation économique et financière. C’était, si l’on en croit l’architecte Michel Doret, « la villa des gens appartenant aux élites ».

La première maison de ce style remonte à 1897. D’autres vont suivre jusqu’à s’imposer non seulement dans la capitale, mais aussi dans d’autres villes du pays, notamment au Cap-Haïtien. Exclusivement en bois au début, la conception des maisons au style gingerbread connaîtra une évolution. Le bois va être allié avec la maçonnerie, ornée de dessins en triangle.


Les maisons gingerbread sont dotées de grandes galeries entourant de grands salons. Tandis que ces derniers servent à accueillir les réunions mondaines, les galeries latérales et frontales servent plutôt à « recevoir la brise destinée à combattre la chaleur et rafraîchir la température interne ». En raison de leur température plus clémente, elles représentent l’espace de prédilection pour recevoir les visiteurs.

Ces maisons disposent, en outre, de pignons, de balcons en bois travaillé, de grandes portes et fenêtres avec des persiennes en bois fixes ou ajustables. La façade, ornée de dentelures dans des boiseries, comporte des croisillons ou poutrelle de bois divisés par des surfaces en mortier. Par ailleurs, il s’agit de maisons surélevées dont l’entrée est accessible au moyen d’escaliers de forme monumentale. Ces derniers étaient non seulement des éléments décoratifs mais servaient également à protéger les maisons contre le ruissellement des eaux pluviales, à un moment où la canalisation était quasi-inexistante.

Héritage de l’époque coloniale, la cuisine, la buanderie et les services afférents, logés au fond de la cour, sont séparés de la maison. Cependant, note l’architecte, « dans le style victorien, ces éléments sont intégrés aux maisons ». Bref, le style gingerbread comporte des caractéristiques propres. Donc, un ensemble de « distinctions » qui, de l’avis de Michel Doret, font du gingerbread « une spécificité haïtienne ». 

http://www.haiticulture.ch/haiti_maison_gingerbread_peril.html